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jeudi 20 juin 2019

The Necessary War

South China Sea: Chinese fighter jets deployed to contested island
By Brad Lendon

ImageSat International (ISI).

Hong Kong -- A satellite image obtained by CNN shows China has deployed at least four J-10 fighter jets to the contested Woody Island in the South China Sea, the first known deployment of fighter jets there since 2017.
The image was taken Wednesday and represents the first time J-10s have been seen on Woody or any Chinese-controlled islands in the South China Sea, according to ImageSat International, which supplied the image to CNN.
The deployment comes as tensions remain high in the South China Sea and Chinese dictator Xi Jinping prepares to meet Donald Trump at the G-20 summit in Japan next week.


Analysts who looked at the satellite photo for CNN said both the placement of the planes out in the open and accompanying equipment is significant and indicates the fighter jets were on the contested island for up to 10 days.
"They want you to notice them. Otherwise they would be parked in the hangars," said Peter Layton, a former Royal Australian Air Force officer and fellow at the Griffith Asia Institute. 
"What message do they want you to take from them?"
Carl Schuster, a former director of operations at the US Pacific Command's Joint Intelligence Center, said the deployment is designed to "demonstrate it is their territory and they can put military aircraft there whenever they want."
"It also makes a statement that they can extend their air power reach over the South China Sea as required or desired," Schuster said.
The J-10 jets have a combat range of about 500 miles (740 kilometers), putting much of the South China Sea and vital shipping lands within reach, Schuster said.
The four planes are not carrying external fuel tanks, the analysts said. 
That suggests they were to be refueled on the island, so the plan may be to keep them there awhile.

Chinese J-10 fighters fly at Airshow China in Zhuhai in 2010.

"It could be an early training deployment as part of getting the J-10 squadron operationally ready for an ADIZ (air defense identification zone) declaration," Layton said. 
"This activity may be the new normal."
China said in 2016 it reserved the right to impose an ADIZ over the South China Sea, which would require aircraft flying over the waters to first notify Beijing. 
It set up an ADIZ over the East China Sea in 2013, prompting an outcry from Japan and the United States, but the zone has not been fully enforced.
Woody Island (đảo Phú Lâm) is the largest of the Paracel chain, also known as the Hoàng Sa.
The Paracels (Hoàng Sa) sit in the north-central portion of the 1.3 million-square-mile South China Sea. 
They are also claimed by Vietnam and Taiwan, but have been occupied by China since 1974, when Chinese troops ousted a South Vietnamese garrison.
The past several years have seen Beijing substantially upgrade its facilities on the islands, deploying surface-to-air missiles, building 20 hangars at the airfield, upgrading two harbors and performing substantial land reclamation, according to the Asia Maritime Transparency Initiative.
Woody Island has served as a blueprint for Beijing's more prominent island-building efforts in the Spratly chain to the south, AMTI said in a 2017 report.
The appearance of the J-10s on Woody Island comes just over a year after China sent its H-6K long-range bombers to the island for test flights for the first time.
The PLA claimed that mission was a part of China's aim to achieve a broader regional reach, quicker mobilization, and greater strike capabilities.
A military expert, Wang Mingliang, was quoted in a Chinese statement as saying the training would hone the Chinese air force's war-preparation skills and its ability to respond to various security threats in the region.
In 2017, a report in China's state-run Global Times, said fighter jets -- J-11s -- were deployed to Woody Island for the first time, with the new hangars able to protect the warplanes from the island's high heat and humidity.
That report said such hangars would be useful on other Chinese islands to greatly enhance Beijing's control over the South China Sea.

lundi 5 mars 2018

La mer méridionale de l’Asie de l’Est en ébullition

Progression de la mainmise de la Chine sur les Paracels et les Spratly aux dépens du Vietnam
Par DANG PHUONG NGHI
Ms. Dang Phuong Nghi -- PhD in Vietnamology (Sorbonne, Paris) -- is an archivist palaeographer (National School of Palaeography and Archival Studies, Ecole Nationale des Chartes) and a historian. She was Director General of the National Archives and Libraries of the Republic of Vietnam. She currently lives in France.

Tout d’abord, entendons-nous sur le terme idoine pour désigner cette mer que tous les media occidentaux appellent Mer de Chine alors qu’aucun pays riverain autre que la Chine ne l’appelle ainsi. 
En ces temps où la Chine veut se l’approprier entièrement aux dépens des autres riverains, même et surtout dans la partie Sud au-delà du 18e parallèle de cette mer qui ne baigne aucune de ses côtes, qualifier de chinoise, fût-ce par un usage acquis, une mer qui abrite les eaux territoriales d’autres pays et fait l’objet de revendications conflictuelles, c’est conforter le délire de puissance prédatrice de la Chine et épouser ses prétentions.
Puisque la Mer concernée borde les pays de l’Asie de l’Est, nous proposons de l’appeler simplement Mer de l’Asie de l’Est (MAE), quitte à préciser Mer septentrionale de l’Asie de l’Est (MsAE) et Mer méridionale de l’Asie de l’Est (MmAE) si on veut se référer à ses parties Nord et Sud.

Jusqu’au début du 20e siècle, avant que l’éventualité de gros gisements en hydrocarbures sous ses eaux n’excite la convoitise des pays riverains de la Mer de l’Asie de l’Est, la dizaine de ces nations qui se la partagent n’en faisaient guère un sujet de discorde, et l’autorité du Vietnam sur les deux archipels Paracels (15.000 km2) et Spratly (160.000 km2), administrés par les souverains Nguyễn depuis le 17e siècle n’était contestée par aucun pays, y compris la Chine, dont les gouverneurs frontaliers se faisaient un devoir de reconduire vers le Vietnam les bateaux échoués chez eux à la suite des tempêtes dans les parages des archipels, sous prétexte que tout ce qui s’y rapportait relevait de la Cour de Huế. 
Il faut dire que ces archipels composés d’îlots, d’atolls et de récifs, pour la plupart immergés, fouettés par le vent, n’intéressaient personne, à part les pêcheurs et les recueilleurs de guano.
La donne changea à partir de 1921, avec les rêves d’une « Grande Chine » des dirigeants de la nouvelle république (en ce qui concerne les archipels, les prétentions de la Chine non communiste/Taïwan et Chine communiste sont semblables), déterminés à asseoir la présence chinoise dans le Sud de la mer orientale, lieu de passage de tous les navires faisant le commerce entre l’Europe et l’Asie : Se basant sur le rapport d’un voyage de reconnaissance au-delà de l’île de Hainan d’une petite flotte de l’amiral Lý Chuẩn (Li Zhun) des Qing en juin 1909 qui faisait état de la découverte d’îles dans le Sud-ouest de Hainan, le gouvernement de la Chine du Sud les déclara îles chinoises sous le nom de Xisha (nom apparu alors pour la première fois), en dépit du fait que ces îles, qui portaient déjà le nom de Hoàng Sa en vietnamien et Paracels en français, étaient déjà sous la juridiction du Vietnam, ou plutôt sous celle du gouvernement général de l’Indochine, le Vietnam étant devenu alors colonie française, et étaient habitées par des pêcheurs vietnamiens que la patrouille de pré-reconnaissance commandée par Ngô Kính Vinh (Wu Jingrong) s’était permis de faire prisonniers puis d’emmener à Hainan avec leurs familles pour que l’amiral pût dire que c’étaient des îles désertes; les Chinois rattachèrent ces îles au district Châu Nhai (nom phonétisé à la vietnamienne) de l’île Hainan, alors qu’au Vietnam elles dépendaient depuis le 17e siècle du district de la province Quảng Nam avant de l’être de celle de Thừa Thiên puis de nouveau de celle de Quảng Nam (les Spratly étant longtemps incorporés aux Paracels avant d’être gérés séparément par la province de Bà Rịa en 1933, puis celle de Phước Tuy en 1956) . 
La manoeuvre du gouvernement de Canton, non reconnu par la communauté internationale, ne fut pas prise au sérieux par la France coloniale ; mais en 1935 la république chinoise revendiqua officiellement la propriété sur toutes les îles de la mer méridionale de l’Asie de l’Est, et pour renforcer ses dires fit ériger subrepticement 12 stèles antidatées jusqu’en 1908 sur 4 îles des Paracels!
Pendant la 2e guerre mondiale, en 1939, le Japon s’empara des Paracels qu’il occupa jusqu’en 1946. Cette année-là, profitant de la mission de désarmement des Japonais qui lui était confiée par les Alliés selon les accords de Postdam, la république chinoise se saisit de la plus grande île des Paracels (Phú Lâm, île Boisée, 2,6km2) puis au début de 1947 de la plus grande île des Spratly (Ba Bình, Itu-Aba, 46ha), la seule de cet archipel à posséder de l’eau potable, mais suite à son expulsion du continent pour Formose, elle dut se retirer de ces îles en 1950. 
Après le traité de San Francisco en 1951 par lequel le Japon restituait les deux archipels au gouvernement vietnamien et où les revendications chinoises sur eux furent rejetées à l’unanimité moins trois, Trần Văn Hữu, le premier ministre du roi Bảo Đại put déclarer la souveraineté du Vietnam sur les deux archipels sans aucune protestation de la part des 50 autres pays participants à la conférence, dont les deux Chines étaient, il faut le dire, exclues.
En 1948, avant de plier bagage pour l’île de Formose, Tchang Kai Chek (Jiang Jieshi) fit imprimer une carte de la Chine avec pour frontière maritime une ligne fantaisiste en forme de U appelée langue de buffle obtenue en joignant 11 traits censés délimiter les eaux territoriales de la Chine et attribuant ainsi à la Chine 70% de la superficie de la mer méridionale de l’Asie de l’Est, au détriment des autres riverains. 
Cette carte passa inaperçue, mais en 1953, Pékin la fit réimprimer avec des modifications sur le nombre de traits, réduits à 9, situés cependant de telle sorte que la portion de mer que les Chinois s’attribuent comprend maintenant 80% de la superficie totale (3,5 millions de km2). 
A usage interne, la ligne U n’était guère invoquée jusqu’en 1998 dans les diverses déclarations de la Chine sur ses zones maritimes ; cependant cette carte est une bombe à retardement car, introduite dans l’enseignement, elle inculque depuis dans l’esprit de tous les Chinois la conviction que les archipels et la mer qui les entoure appartiennent de plein droit à la Chine et exacerbe un nationalisme aisément manipulé.
En 1956, profitant de l’évacuation des troupes françaises et des balbutiements du nouveau gouvernement du Sud-Vietnam à laquelle était dévolue l’administration des archipels selon le traité de Genève, les deux Chines s’emparèrent, Taipei de la plus grande île des Spratly (Ba Bình, Itu Aba, Taiping) ainsi que d’un banc attenant, et Pékin de la partie Est des Paracels (comprenant la grande île Boisée, Phú Lâm, Yongxing) qu’elles détiennent depuis. 
Le gouvernement sud-vietnamien ne put que protester et surtout renforcer la garde sur les îles restantes. 
En 1959, Pékin envoya 82 soldats déguisés en pêcheurs sur 5 bateaux armés pour s’attaquer aux îles de l’Est des Paracels, mais ils furent démasqués par les soldats sud-vietnamiens et faits prisonniers avant d’être renvoyés en Chine.




Le retrait des troupes américaines après le traité de Paris (1973) et les empêtrements de l’armée sud-vietnamienne dans la guerre désormais seule contre Hanoï et ses alliés sino-russes furent l’occasion pour Pékin d’envoyer le 14/1/1974 deux navires de guerre aux Paracels pour s’emparer des îles de l’Ouest encore sous administration vietnamienne ; les quatre destroyers sud-vietnamiens dépêchés à la rescousse n’en purent venir à bout pendant la bataille navale qui s’ensuivit (17-20/1/1974), quoique qu’ils fussent plus nombreux, parce que le personnel technique de ces navires récemment remis au Sud-Vietnam par les Etats-Unis n’avait pas encore reçu de formation sérieuse et que les Américains en avaient enlevé les équipements sophistiqués. 
Les Vietnamiens durent battre en retraite après avoir perdu 75 marins contre 21 du côté chinois, laissant les Chinois maîtres désormais de tout l’archipel des Paracels. 
Le plus révoltant, c’est que la 7e flotte américaine qui patrouillait au large de la Mer de l’Asie de l’Est, refusait de prêter main forte à la marine sud-vietnamienne sur ordre même de Washington, censée pourtant être alliée de Saïgon, et ce malgré la promesse de Nixon d’intervenir au cas où le Sud-Vietnam était menacé sérieusement. 
Pire encore, Washington fit pression sur le président Nguyễn Văn Thiệu pour qu’il ne fît pas décoller les 5 avions déjà appareillés pour aller repousser les Chinois des îles. 
La raison était que les Etats-Unis venaient de renouer des relations avec la Chine et avaient en quelque sorte « vendu » les Paracels à ce nouveau partenaire.
Dans les années 1970, la faiblesse du Sud-Vietnam aux prises avec une guerre meurtrière éveilla chez les autres riverains le désir de s’emparer au moins d’une partie des Spratly dont les richesses en hydrocarbures et poissons étaient devenues notoires. 
En 1977, le président Ferdinand Marcos, sous le prétexte qu’un citoyen philippin, Tomas Cloma avait pris possession en 1947 de plusieurs îlots des Spratly désertés par les Japonais pour y installer un Freedomland (Kelayaan) avant d’en être chassé en 1956 par les Taïwanais venus réoccuper Itu-Aba, revendiqua la souveraineté des Philippines sur les îlots et récifs estimés faire partie de Kelayaan et ceux situés à proximité de ses eaux territoriales. 
En fait dès 1968, les Philippins étaient déjà allés occuper les îlots et rochers sans garnison. 
Comme ils étaient des alliés du Sud-Vietnam dans la guerre, le gouvernement sud-vietnamien laissa faire sans protester mais à la fin de la guerre réussit à leur reprendre un îlot. 
Et depuis les Philippines contrôlent 7 îlots (sur 14 au total) dont le 2e plus grand de l’archipel (Thitu island, Thj Tứ) et 3 récifs, laissant au Vietnam 6 îlots, dont celui de Spratly qui donne son nom à tout l’archipel, et 21 récifs.
En 1979 c’est au tour de la Malaisie de proclamer sa souveraineté sur tous les récifs relevant, selon elle, de son plateau continental, et à partir de 1983 y envoya des garnisons pour les défendre. 
Parmi les cinq récifs et bancs occupés par la Malaisie deux sont revendiqués par les Philippines et un par Brunei. 
Cependant Brunei, qui n’a pas de marine, s’est jusqu’ici contenté d’affirmer son droit sans se laisser aller à la violence militaire.
L’appétit des autres riverains raviva celui de la Chine qui se mit dans la partie et à bien plus grande échelle. 
Vers la fin de la guerre sino-vietnamienne, saisissant le revirement défaitiste des dirigeants de Hanoï, la Chine décida de s’emparer des Spratly. 
En 1987-88, après avoir pris possession de plusieurs récifs (đá Chữ Thập/Fiery Cross, đá Châu Viên/London Reef, đá Gaven, đá Tư Nghĩa/Hugh Reef) vietnamiens laissés à l’abandon, trois frégates chinoises se dirigeaient vers celui de Gạc Ma (Johnson South Reef ) quand, au moment où elles allaient y débarquer, elles virent arriver une centaine de Vietnamiens sur trois bateaux de transport venus construire une borne et planter un drapeau ; selon la version officielle, une bataille en découla (le 14/3/1988) à la suite de laquelle 64 Vietnamiens furent tués et 9 faits prisonniers par les Chinois qui eurent 6 morts et 18 blessés ; incapables de résister aux feux de l’ennemi, les Vietnamiens durent s’enfuir et laisser les Chinois s’emparer des récifs. 
La réalité dévoilée en mars 2015 par le général Lê Mã Lương, directeur du musée d’histoire militaire vietnamien, fut plus tragique et révoltante (cf. https://www.rfa.org/vietnamese/in_depth/who-ord-no-fir-in-garma-03122015052720 ) : Le ministre de la défense Lê Đức Anh, acquis avec d’autres dirigeants à l’idée d’une capitulation générale devant la Chine, avait empêché l’armement des bateaux et interdit la distribution des fusils aux marins, et avait donc envoyé délibérément la centaine de soldats à la mort sous les canons chinois, histoire de faire croire à l’opinion que la cession des récifs à la Chine n’était pas décidée à l’avance mais due à une défaite militaire. 
A noter dans cette affaire de Gạc Ma la collusion de Taïwan avec la République populaire de Chine : les frégates chinoises étaient ravitaillées par les soldats taïwanais d’Itu-Aba (comme elles le seront plus tard en 1995 lors d’une attaque du récif Mischief des Philippins) ; leur solidarité dans la conquête des archipels se confirme d’ailleurs dans une déclaration du ministre de la défense taïwanaise de l’époque Cheng Wei-Yuan (Trịnh Vi Nguyên) : « Si la guerre éclate, l’armée nationale (de Taïwan) assistera l’armée populaire dans son combat » (cf. https://vi.wikipedia.org/wiki/H%E1%BA%A3i_chi%E1%BA%BFn_G%E1%BA%A1c_Ma-C%C3%B4_Lin-Len_%C4%90ao_(14-3-1988 ).
A partir du traité de Chengdu en 1990, la Chine se sent stimulée à accélérer sa mainmise sur la mer de l’Asie de l’Est, sûre désormais de la soumission tacite du Vietnam, son principal opposant : Loin de protester violemment contre les empiètements de plus en plus poussée de la Chine dans ses possessions, jusque dans sa zone économique exclusive (ZEE) puis ses eaux territoriales comme définies par la convention des Nations unies sur le droit de la mer (CNUDM) de 1982 — selon ladite convention, un Etat côtier est souverain sur le sol, le sous-sol et l’espace aérien de ses eaux territoriales jusqu’à 12 milles marins ou environ 20 km, et au-delà jusqu’à 200 milles ou environ 370 km il a droit de pêche, de construction et d’exploitation du sol et du sous-sol mais ne peut s’opposer à la libre circulation sur les eaux et au-dessus –, au nom de la préservation de la paix avec le puissant «ami » du Nord, Hanoï met en prison tout citoyen osant manifester haut et fort son hostilité à la Chine. 
Pékin commença d’abord par faire entériner en 1992 par son parlement la souveraineté historique de la Chine sur la Mer méridionale de l’Asie de l’Est puis ordonna à ses historiens de chercher dans les annales chinoises des « preuves » à l’appui.
En même temps, il commença à agrandir artificiellement l’île Boisée dans les Paracels pour y construire une véritable base militaire avec port et aéroport ainsi que des hangars pour missiles. 
Taïwan lui emboîta le pas en 1995 pour élever la même revendication sur toute la mer comprise dans la ligne U mais à la différence de la Chine, l’a suspendue en 2015 sauf en ce qui concerne l’île Taiping (Itu-Aba) et les Pratas déjà entre leurs mains.

Puis, muni de preuves historiques bidons qui parlent surtout de découvertes des îles lors de voyages d’exploration, Pékin les présenta à l’ONU en 2009 avec la carte de ses eaux territoriales en ligne aux 9 traits en forme de langue de buffle pour revendiquer des droits souverains sur 80% de la Mer de l’Asie de l’Est, ligne sur laquelle en 2014 elle ajouta un dixième trait pour englober cette fois 90% de la Mer. 
Mais ses preuves n’ont aucune force convaincante, d’autant plus que la CNUDM ne considère les droits historiques qu’en cas de continuité d’occupation pacifique. 
D’ailleurs dans toutes les cartes de la Chine, depuis les plus anciennes jusqu’en 1933, le territoire chinois s’arrête à l’île d’Hainan, son point le plus extrême dans le Sud, et la Mer méridionale de l’Asie de l’Est tout comme les archipels qui s’y trouvent lui étaient étrangères. 
Et en juin 2012, sans tenir compte de l’opinion internationale, Pékin donna aux archipels et la mer environnante en U le statut administratif d’une ville appelée Sansha (c’est-à-dire les trois archipels : les Paracels, Spratly et banc Macclesfield, Xisha, Nansha et Zhongsha) avec l’île Boisée (Yongxing) comme siège municipal. 
Cette provocation déclencha chez les Vietnamiens des manifestations régulières, pour une fois permises car téléguidées par la faction du pouvoir hostile à la sujétion à la Chine.
Nonobstant les protestations unanimes contre ses prétentions, la Chine consolide les étendues conquises et y déploie sa nouvelle puissance militaire mettant chaque jour un peu plus devant le fait accompli le monde tétanisé autant par ses menaces que par ses chantages financiers.
Dès 1990 elle commença à construire une piste d’aviation sur l’île Boisée (promue sous-préfecture des trois archipels des Paracels) et de fil en aiguille y bâtit une véritable base militaire avec rangées pour missiles sol-air. 
En 2013, ce fut le tour des Spratly d’être poldérisés puis militarisés, à une échelle encore plus importante ; sur les 9 récifs qu’elle occupe, la Chine fit élever des îles artificielles qui forment un ensemble de 13,5 km2 avec ports, aéroports, etc. (alors que la surface totale des 14 îlots naturels de tout l’archipel ne mesure que 2 km2) au prix d’une immense destruction écologique : près de 5 millions de m3 de sable et coraux pompés, déplacés et détruits, 15 km2 de récifs coralliens extrêmement précieux par la diversité des espèces qui s’y nichent à jamais disparus, sans compter 104 km2 de coraux dévastés par les chalutiers chinois avec leur raclage des fonds à la recherche de grosses palourdes dont leur peuple est friand (cf. https://www.rfa.org/vietnamese/news/southchinaseadispute/china-s-activities-in-the-scs-take-up-huge-toll-on-the-marine-environment-vh-11022016103953.html )
Le premier but affiché de la mainmise sur les Spratly étant l’appropriation de ses réserves de pétrole (estimées seulement à 1,5 milliards de tonnes par les Américains, mais jusqu’à 50 milliards de tonnes récupérables par les Chinois), une fois maître d’une partie de l’archipel, la Chine s’empressa donc d’en exploiter les ressources. 
Dès 1992 la Chinese National Offshore Oil Company (CNOOC) signa un accord de prospection pétrolière dans le banc de Tư Chính/Vanguard Bank situé dans la ZEE vietnamienne avec la compagnie Creston Energy et les Chinois poussèrent le bouchon plus loin en empêchant PetroVietnam et ConoPhilipps de prospecter dans les eaux vietnamiennes à côté de Tư Chính — incidents qui amenèrent le Vietnam à rejoindre l’ASEAN en 1995 — puis ne cessèrent de causer des obstacles à d’autres projets de prospection ou simplement de recherche scientifique de PetroVietnam avec d’autres compagnies étrangères (comme en 2007 avec British Petroleum, avec 2008 avec Exxon Mobil, en 2011 avec Veritas, plus récemment en 2017 avec Repsol).
Le problème pour les Chinois est que 90% du pétrole se trouve dans les marges continentales des pays riverains : une partie dans ses eaux de Hainan et Guangdong certes, mais surtout dans le golfe du Tonkin, les plateaux continentaux du Vietnam et de la Sonde, au nord-ouest de Bornéo. 
Comme ces deux derniers et plus gros gisements appartiennent à des pays relativement prospères (Indonésie, Malaisie, Brunei) pour mettre la main sur plus de pétrole en Mer de l’Asie de l’Est, la Chine n’a d’autre choix que piller le Vietnam« soumis » dont les réserves en hydrocarbures sont à la 3e place de l’Asie-Pacifique. 
D’où ses prospections illégales de pétrole dans la ZEE vietnamienne sous la protection menaçante de ses navires militaires ou parfois l’offre d’exploitation « conjointe » des gisements qui lui donneraient la quasi-totalité du pétrole et du gaz produit puisqu’elle aurait apporté les capitaux nécessaires ! 
Que fait alors Hanoï ? 
Elle se tait ou déclare son inquiétude et au mieux envoie quelques vaisseaux faire un tour près des lieux d’incident sans leur permettre d’agir !
En mai 2014, l’arrivée de la plate-forme de forage et d’extraction chinoise HYSY 981 à 120 milles marins des côtes vietnamiennes et à 30 milles des Paracels , accompagnée de 80 navires dont 7 bâtiments de guerre, suscita une vive indignation dans la population vietnamienne, dont les manifestations contre la Chine se continuaient depuis une année, et donna lieu à des émeutes anti-chinoises (attaques d’usines, agressions de Chinois).
Par peur de l’ire de Pékin et à son instigation, les dirigeants de Hanoi se tournèrent alors contre la faction « progressiste » et se livrèrent à une répression implacable des manifestants, muselant ainsi pour plusieurs années l’opposition. 
D’autre part, devant les réactions négatives de l’opinion internationale les Chinois retirèrent leur plate-forme en juillet de la même année, mais c’est pour la faire revenir quelques mois après, en 1/2015, avec une escorte menaçante de navires militaires ; et sûrs de leur impunité, ils continuent de forer et d’extraire dans les gisements vietnamiens du golfe du Tonkin, envoyant même d’autres plates-formes prêter main forte à la HYSY 981 (la HYSY 943 en 2016). 
A partir de 2017, c’est au tour des réserves dans les Spratly d’être mises à sac avec la plate-forme HYSY 270 qui vint en juillet, accompagnée de 40 bâtiments militaires et 40 bateaux de pêche armés narguer le Vietnam à 210 km de ses côtes, autour de la Vanguard Bank (bãi Tư Chính) où la PetroVietnam s’exerçait au forage pour l’exploitation du gisement du Dragon rouge (Rồng đỏ) avec la Repsol espagnole; les Chinois se montrèrent tellement agressifs que le Vietnam dut arrêter son projet de partenariat avec Repsol et laisser le champ libre aux envahisseurs, toujours selon la politique capitularde de Hanoï qui ne permit pas à sa marine de réagir.
Poissons et crustacés, une autre richesse des Spratly, constituent un autre objet de la cupidité chinoise. Comme dans la mer de l’Asie de l’Est, 15 millions de personnes vivent de la pêche dont les produits représentent 38% de la pêche mondiale (chiffre de la FAO de 2012), les prétentions de souveraineté de la Chine sur 90% de cette mer ne peuvent que générer de nombreux conflits avec les autres riverains. 
D’autant plus que, comme pour le pétrole, 90% des stocks de poissons se situent à moins de 200 milles marins des côtes, c’est-à-dire dans leurs eaux et ZEE. 
Or, en tant que souveraine auto-proclamée de la mer de l’Asie de l’Est, la Chine impose unilatéralement depuis 1999 un moratoire annuel de la pêche à tous les pêcheurs même étrangers, et en 2014 oblige tout chalutier étranger à demander sa permission pour y pêcher : les contrevenants s’exposent à des amendes (près de 8000 USD), des confiscations de matériels, allant jusqu’à la destruction du bateau et les violences physiques. 
Pour appliquer ses mesures arbitraires, elle peut compter sur ses milliers de chalutiers armés (23.000 envoyés en mer méridionale de l’Asie de l’Est en 8/2012 ; 18.000 après le 16/8/2017 à la fin d’une interdiction générale de 108 jours), une véritable troupe de choc agissant en avant-garde de sa marine toujours présente dans les environs, prête à chercher noise aux autres pêcheurs de la région et à les chasser de leur mer « personnelle ».
Vis-à-vis du Vietnam, après en avoir obtenu en 2000 la cession de 9% de ses eaux territoriales dans le golfe du Tonkin par un traité sur les frontières maritimes plus avantageux pour la Chine (qui détient maintenant 47 % du golfe au lieu de 38% auparavant), Pékin a forcé sa main pour une « coopération» halieutique dans une zone commune qui mord encore dans 13,5% des eaux vietnamiennes, ce qui diminue d’autant le stock de poissons pour les Vietnamiens ; de plus, forts de cet accord, les Chinois ne se gênent pas pour venir concurrencer les petits et moyens bateaux de pêches vietnamiens avec leurs gros chalutiers et même leurs énormes bateaux-usines qui dépassent souvent la limite de la zone commune pour pêcher près de la côte vietnamienne (7781 violations du traité de « coopération » par les bateaux de pêche chinois et 1800 par d’autres navires chinois en 10 ans, selon le rapport du Ministère de l’Agriculture et de développement rural de 2014) ; avec pour conséquence l’épuisement des stocks déjà régulièrement en baisse à cause de la surpêche généralisée. 
A cela s’ajoute l’empoisonnement des eaux du littoral par les usines chinoises implantées le long de la côte vietnamienne depuis 2016. 
Pour trouver des poissons les pêcheurs vietnamiens sont obligés de s’éloigner dans la ZEE nationale du côté des Paracels et Spratly et y sont harcelés, attaqués, coulés et tués par des commandos de chalutiers armés et de navires militaires chinois. 
On ne compte pas les exactions chinoises sur ces pauvres pêcheurs auxquels les Chinois refusent même le refuge sur une île des Paracels en cas de grosse tempête comme l’exige le droit de la mer (cf. https://www.voatiengviet.com/a/3465438.html ).
Avec les Malaisiens et les Indonésiens, plus prospères, la Chine observe une certaine prudence et les pêcheurs chinois s’aventurent moins souvent dans leurs eaux ; si la Malaisie qui attend beaucoup des investissements chinois fait encore le gros dos devant leurs incursions, depuis 2016 l’Indonésie montre les dents et se tient prête à les arrêter. 
Restent les Philippines sans moyen militaire contre lesquelles la Chine multiplie les provocations. 
En 2012, elle envoya une véritable armada s’emparer du récif de Scarborough occupé par les Philippins auxquels elle interdit désormais l’accès. 
Or ces eaux très riches en poissons de grande qualité fournissaient aux Philippins une bonne partie de leur alimentation ; que les Chinois fassent des Spratly leur chasse gardée, « c’est une formule pour la famine ; plus qu’une question de sécurité nationale, elle engage la sécurité alimentaire » (sénateur Rudolph Recto). 
Comparant cette annexion de Scarborough à celle de la Tchécoslovaquie par Hitler, le président Benigno Aquino III porta en 2013 l’affaire devant la Cour internationale de justice de La Haye (Cour permanente d’arbitrage, CPA) laquelle rendit son verdict le 12/7/2016, donnant raison à Manille : « Il n’y a aucun fondement juridique pour que la Chine revendique ses droits historiques sur des ressources dans les zones maritimes à l’intérieur de la « ligne en 9 traits »». 
En même temps, la Cour dénie aux îlots, récifs et iles artificielles compris dans les Paracels et Spratly le statut d’île c’est-à-dire la possibilité d’avoir droit à une ZEE, ce qui constitue aussi un désaveu des prétentions de Taïwan sur Taiping/Itu-Aba. 
Pas étonnant donc que non seulement Pékin mais également Taïpei déclarèrent ne pas reconnaître l’autorité de la CPA dont le jugement « sera une feuille de papier bonne à jeter », dixit une agence de presse taïwanaise.
Logiquement le verdict de la CPA devrait pousser les autres pays côtiers à intenter le même procès à la Chine et à se servir de la sentence en principe favorable comme arme dans leurs démêlés avec elle ; ou tout au moins ces pays de l’ASEAN devraient s’y appuyer pour former un front uni contre la Chine qui les brime, mais les chantages et promesses financières de Pékin dans les négociations bilatérales avec chacun d’eux brise toute solidarité entre eux, le premier à se désolidariser étant les Philippines dont le nouveau président Rodrigo Duterte s’est mis volontiers sous la bannière chinoise contre coopération « halieutique » et arrangements pécuniers. 
Quant au Vietnam qui a le plus gros contentieux avec la Chine, ses dirigeants trop inféodés à Pékin n’osent guère faire appel à la CPA malgré l’opinion publique qui l’y presse.
Dès le lendemain de la sentence, la Chine furieuse, par défi, menaça d’instituer sur la mer méridionale de l’Asie de l’Est une zone d’identification aérienne (Air defense identification zone, ADIZ) comme elle l’a déjà fait dans la mer septentrionale en 2013 à la grande colère du Japon dont les îles Senkaku (Diaoyu, revendiquées par la Chine) relèvent de cette zone. 
Elle poussa même la provocation en organisant quelques jours après (18/7/2016) des exercices militaires dans la partie nord de la Mer. 
Le recours à l’ADIZ tout comme les démonstrations de force révèlent que l’objectif réel poursuivi par Pékin en faisant main basse sur les archipels (Paracels et Spratly) et la mer de l’Asie de l’Est environnante est surtout militaire : se rendre maître d’un territoire hautement stratégique, lieu de transit du transport maritime reliant l’Europe à l’Extrême-Orient en passant par le Moyen-Orient, représentant 40% du fret maritime mondial d’un montant de 5000 milliards de dollars par an, et surtout par où passent ¾ des importations d’hydrocarbures de la Chine, juste en amont du détroit de Malacca, passage obligé du trafic international. 
Déjà pourvue de plusieurs bases navales dans des îles côtières de la baie du Bengale et de la mer d’Andaman cédées par le Myanmar en 1992 et 1994, en aval du détroit, avec aussi des bases dans les Spratly la Chine contrôlerait militairement le détroit qu’elle aurait la possibilité de bloquer à sa guise pour nuire à l’économie de tel ou tel pays ennemi.
La mainmise sur l’ensemble de la mer de l’Asie de l’Est avec les archipels qu’elle abrite pour en faire sa « mare nostrum » est donc d’une nécessité vitale pour la Chine impérialiste qui renforce chaque jour sa présence militaire dans la région, équipant les îles artificielles de missiles sol-air HQ9, de radars, de tours de contrôle, de logements pour soldats au nombre d’environ 10.000 et bientôt d’usines nucléaires flottantes (des réacteurs à neutrons rapides portatifs, capables de tenir dans container de 6,1 x 2,6 m, inquiétants pour les pays voisins à cause du risque de catastrophe meurtrière, la technologie pour ce genre de centrale restant peu sûre !) déployant ses flottilles de chalutiers armés sous la protection d’hélicoptères et d’avions porte-missiles et parfois du porte-avion Liaoning, et bien sûr de navires de guerre et de sous-marins. 
Or, ces derniers avec les missiles jouent un rôle clé dans la course à la suprématie maritime voire mondiale avec les Etats-Unis, et la mer méridionale de l’Asie de l’Est de ce point de vue offrirait aux sous-marins chinois un immense abri (3 millions de km2) indétectable et inattaquable relié directement à leur base de Longpo, Yulin (Hainan). 
En effet, sous les Spratly, à 3000 m de profondeur en moyenne, des corridors sinueux suivant deux axes est-ouest et nord-sud permettent aux sous-marins de se cacher ou de se déplacer à l’insu de tous les appareils espions. 
La crainte exprimée au ministère philippin de la défense en 1982 : « Si une nation hostile peut cartographier cette région avec un degré tel qu’elle peut faire naviguer un sous-marin porteur de missiles balistiques, cette nation peut stationner des sous-marins de type Polaris et pourrait être capable de contrôler ou menacer une région dans un rayon de 4000 km contenant un tiers de la population mondiale dont l’ensemble de l’ASEAN. 
La bathymétrie de la région est telle qu’il n’est pas possible de détecter un sous-marin, donc il est impossible de contre-attaquer » (cf. https://asialyst.com/fr/2016/10/20/mer-de-chine-du-sud-le-secret-des-routes-sous-marines /) est en passe de se concrétiser. 
Depuis juillet 2017 des robots sous-marins chinois explorent la mer méridionale de l’Asie de l’Est dans le but d’y collecter des images et mesurer des paramètres chimiques et physiques, cependant que 12 planeurs sous-marins y sont déployés pour récolter des données sur le milieu marin (température, salinité, turbidité, etc.) ; et les sous-marins chinois de classe Jin 094 sont capables de lancer le missile balistique Julang II dont la portée est de 8000km !

Imperturbable devant la réprobation internationale, la Chine se conduit en mer de l’Asie de l’Est comme chez elle, exerçant sa souveraineté auto-proclamée, et considérant les eaux entourant ses récifs, atolls et îles artificielles comme ses eaux territoriales. 
Grâce à ses installations portuaires et aéroportuaires, ses sous-marins et ses missiles, elle est capable d’y instaurer un déni d’accès et d’interdiction de zone (Anti Access / Area Denial ou A2/AD). Patrouilleurs et garde-côtes chinois omniprésents surveillent tous les bateaux étrangers et les empêchent de s’approcher des archipels dans la limite des 12 milles, bien que le droit de la mer autorise le passage inoffensif de tous les navires étrangers, navires militaires compris. 
Et dans les airs surplombant ces eaux, ses chasseurs menacent et éconduisent les avions étrangers, en particuliers militaires. 
Avec le Vietnam, elle ne se gêne absolument pas, et agit d’ores et déjà comme avec un pays conquis : du 29/8 au 4/9/2017 elle a procédé à des manœuvres militaires avec des tirs à balles réelles dans le golfe du Tonkin dans la ZEE vietnamienne à seulement 75 milles de la ville de Đà Nẵng, interdisant aux bateaux vietnamiens de s’approcher de la zone ! 
D’ailleurs même en jours ordinaires, les bateaux vietnamiens naviguant dans leurs propres eaux se font régulièrement harcelés, rançonnés et arraisonnés pour avoir « violé » la ligne U imaginaire. 
Et dans les airs surplombant « leur territoire », si les Chinois se contentent de chasser et d’accompagner les avions d’autres pays, avec les Vietnamiens ils tirent sans sommation, comme ce fut le cas de deux appareils Sukhoi de l’armée de l’air vietnamienne abattus par des missiles chinois tirés d’un des sous-marins stationnés sous l’île Boisée le 14/6/2016 alors qu’ils faisaient un vol d’exercice à 32 milles de la côte et donc au-dessus de la ZEE vietnamienne – un acte de guerre criminel qui ne souleva aucune protestation des lâches dirigeants de Hanoï et qui serait même caché à la population si l’un des deux pilotes n’était pas sauvé par des pêcheurs — ; et depuis, par peur des tirs sans sommation, les avions de ligne Hanoï-Saïgon joignent prudemment leur destination par un détour au-dessus le Laos plutôt que par le littoral !
Face à l’ambition agressive de la Chine dont le budget militaire augmente de 132% en 10 ans (191 milliards USD en 2016, selon France-info), ses voisins asiatiques (Japon, Corée du Sud, Taïwan, Indonésie, Malaisie et Vietnam) sont poussés à une course aux armements tout en nouant des relations économiques avec elle. 
Même l’Australie située loin de la mer de l’Asie de l’Est et jusqu’ici plutôt complaisante avec Pékin, s’inquiète de la voir menacer la paix dans la région et vient de commander 12 sous-marins à la France dans le cadre d’un programme de renouvellement de son attirail militaire. 
En ne s’opposant pas fermement dès le début aux prétentions sans fondement de Pékin, le monde se retrouve avec une puissance sans retenue qui s’approprie brutalement des richesses des autres et qui, pour arriver à ses fins, se livre au chantage à l’épreuve de force ainsi qu’à la ruse des investissements et prêts « fabuleux » contre une coopération asymétrique qui s’avéreront préjudiciables au bénéficiaire. 
Devant le hold-up de la mer de l’Asie de l’Est et le danger potentiel qu’il renferme, les Etats libres commencent à réaliser que les mots paix et pacifiques constamment dans la bouche des dirigeants de Pékin doivent se comprendre dans le sens contraire comme dans l’Océanie de « 1984 ». 
Pour faire comprendre à ses lecteurs la gravité du problème, un auteur, Antoine Brunet, (cf. http://www.atlantico.fr/decryptage/asie-se-livre-plus-grande-course-aux-armements-de ) compare la situation à celle d’une Turquie revendiquant la pleine souveraineté sur la mer Méditerranée où plus aucun riverain n’aurait accès sans sa permission. 
En fait cette visée hégémonique a eu lieu, au XVIe siècle, mais fut enrayée par une coalition menée par l’Autriche qui défit les Turcs à Lépante (1570).
Une telle coalition contre l’hégémonie chinoise est-elle possible aujourd’hui ? 
On en doute, vu la force d’attraction du portefeuille agité par Pékin à laquelle cèdent volontiers la plupart des pays, surtout corrompus, en mal de capitaux ou friands de contrats ; et tant que l’opinion générale n’est pas édifiée sur la nature mensongère, cynique et cruelle de la plus grande dictature communiste du monde. 
Or, il ne manque pas de gauchistes nourris contre l’impérialisme américain pour saluer la montée de l’impérialisme chinois, censé être juste et généreux (qu’ils se renseignent sur le génocide au Tibet et contre les Vietnamiens en cours !).
Les Etats-Unis eux-mêmes, seule puissance capable de contrecarrer la Chine et que cette dernière veut évincer de l’Asie, ne se sont inquiétés que lorsque les Chinois se sont mis à remblayer les récifs et à élever leur « grande muraille de sable ». 
Leur appel à l’arrêt de cette poldérisation restant sans effet, et ne pouvant pulvériser les constructions chinoises sans risquer une guerre destructrice, ils n’ont d’autre solution que celle de prôner le maintien de la liberté de navigation dans les parages des archipels, car selon le droit de la mer seules les eaux intérieures permettent d’interdire le passage des navires étrangers. 
Pour ce, ils ont décidé depuis 2015 des opérations de liberté de navigation FONOP (freedom of navigation operation) qui consiste à envoyer plusieurs fois par an des navires et avions dans les archipels y compris à moins des 12 milles marins des îles revendiquées par la Chine. 
Chaque opération suscite des protestations de la Chine qui se contente cependant d’escorter le vaisseau ou l’avion « violateur » par ses patrouilleurs, sauf en décembre 2016 quand le navire océanographique USNS Bowditch se fit dérober un drone, mais cette subtilisation tout comme celle d’un sonar de l’USNS Impeccable en 2009 entre plutôt dans le cadre du vol des nouveautés technologiques pour les copier pratiqué systématiquement par les Chinois. 
Attaché aussi à la liberté de navigation le Canada décide de participer au FONOP avec deux frégates dans les eaux contestées en juillet 2017, et la Grande-Bretagne promet de faire de même le mois prochain. 
Quant à la France, sans adhérer au FONOP, elle fait transiter depuis 2014 une dizaine de navires dans les mêmes zones comme en octobre 2017 avec la frégate Auvergne, car comme le déclare l’amiral Denis Bertrand, « si la liberté de navigation est bafouée en mer de Chine, elle le sera partout » (cf. Le Monde du 30/10/2017).
Ces opérations symboliques qui irritent Pékin ne l’empêchent pas de poursuivre la consolidation de son immense forteresse marine d’où il pourra contrôler le commerce international et menacer tous les Etats qui s’opposent à son hégémonie, une hégémonie féroce, irrespectueuse du droit international et insoucieuse de la vie d’autrui, auprès de laquelle l’impérialisme américain fait figure de domination bon enfant. 
De facto la Chine règne déjà sur la mer de l’Asie de l’Est et en est inexpugnable ; mais pour que son autorité soit admise internationalement, elle doit l’être de jure. 
Bien qu’elle n’ait que faire de la loi et s’assoie ainsi sur le verdict de la CPA, elle a besoin de la loi pour justifier son annexion. 
C’est pourquoi mijote-t-elle la création d’un autre tribunal international à sa botte (cf. http://www.epochtimes.fr/chine-envisage-de-creer-propres-tribunaux-internationaux-revendications- ) qui légalisera ses actions, tout en sachant que le jugement de ce dernier n’aura pas plus de valeur que ses pseudo-documents historiques. 
En fin de compte c’est encore par le Vietnam, le seul pays dont le droit sur les archipels a été longtemps reconnu, qu’elle pourra obtenir par un transfert officiel de souveraineté une certaine légitimité. 
Heureusement, jusqu’ici, malgré sa soumission tacite, par peur de la réprobation unanime comme de la révolte de ses sujets, le pouvoir de Hanoi refuse de déclarer publiquement sa reddition à la Chine. 
Si le monde libre tient à le rester, il a intérêt à profiter de cette réticence qui ne durera pas pour aider le peuple vietnamien à secouer le joug communiste et donc la dépendance envers Pékin contre lequel le Vietnam libre constituera un solide rempart.

dimanche 26 novembre 2017

A Defiant Map-Hunter Stakes Vietnam’s Claims in the South China Sea

"Vietnam’s top leaders are slaves to Beijing" -- Tran Duc Anh Son
By MIKE IVES

Tran Duc Anh Son, a historian in Danang, Vietnam, says his government is afraid to use the records he uncovered to challenge Beijing. “That’s why we have many documents that are kept in the dark.”

DANANG, Vietnam — Eight years ago, officials in Danang asked Tran Duc Anh Son to travel the world in search of documents and maps that support Vietnam’s territorial claims in the South China Sea.
He did, and he concluded that Vietnam should challenge China’s activities in waters around some of the sea’s disputed islands, as the Philippines successfully did in a case that ended last year. 
But his bosses would not be moved.
“They always say to me, ‘Mr. Son, please keep calm,’” he said during an interview at his home in Danang, the coastal city where he is the deputy director of a state-run research institute. 
“‘Don’t talk badly about China.’”
Vietnam’s top leaders are “slaves” to Beijing, he added, as torrential rain beat against his windows. 
“That’s why we have many documents that are kept in the dark.”
Dr. Son’s mission, and his bosses’ demurrals, are signs of the times in Vietnam, which has always lived in China’s shadow but also harbors a fierce independent streak.
China’s assertiveness in the sea has caused deep anxiety for Vietnam, which regards territorial sovereignty as a sacred principle, and emboldened the government to promote claims over the disputed Spratly and Paracel archipelagos more aggressively.
Yet even as evidence for such claims piles up, Hanoi has been reluctant to weaponize it. 
China, after all, is Vietnam’s next-door neighbor and largest trading partner, as well as an increasingly assertive hegemon that is building a string of military outposts on reclaimed land in the sea.
Everyone in Vietnam, “government and nongovernment, has the same sense that the Chinese should stay away from those islands,” said Liam C. Kelley, a professor of history at the University of Hawaii at Manoa who has studied the roots of the relationship between the two countries.
But he said the recent surge of nationalism over China’s expansive vision raises a thorny question: “How do you position yourself as defending Vietnam from China when China is basically your backbone?”

Dr. Son in his office with a historical map of the South China Sea — or the East Vietnam Sea, as his government calls it. 

Chinese dynasties ruled present-day Vietnam for a millennium, leaving cultural legacies but also a trail of resentment. 
Beijing helped Hanoi defeat the French to win independence in 1954 but also invaded northern Vietnam in 1979, setting off a brief border war.
In 2014, anti-China sentiment flared when a state-owned Chinese oil company towed an oil rig to waters near Danang, provoking a tense maritime standoff and anti-Chinese riots at several Vietnamese industrial parks.
Interest in territorial sovereignty has long been “in the heart” of the Vietnamese people, said a senior Vietnamese legal expert in Hanoi, who insisted on anonymity to discuss a sensitive political matter. But the oil rig crisis has greatly magnified the interest.
China has controlled the Paracels since 1974, when it seized them from the former government of South Vietnam in a naval clash. 
It has bolstered its foothold in the Spratlys recently through an island-building campaign.
Chinese officials and scholars seek to justify Beijing’s claim to sovereignty over waters that encircle both archipelagos — represented by what they now call the nine-dash line — by citing maps and other evidence from the 1940s and ’50s.
But some in Vietnam, like Dr. Son, are trying to marshal their own historical records — even if they may have little power to dissuade China.
Dr. Son, 50, and other Vietnamese scholars say the Nguyen dynasty, which ruled present-day Vietnam from 1802 to 1945, wielded clear administrative control over the Paracels by sending survey parties and even planting trees on them as a warning against shipwrecks. 
This happened decades before imperial or post-revolutionary China showed any interest in the islands, they say.
“The Chinese know very clearly they never mentioned the Hoang Sa or the Truong Sa in their history books or historical maps,” Dr. Son said, using the Vietnamese terms for the Paracels and Spratlys.
By contrast, he said, he found evidence in more than 50 books — in English, French, Dutch, Spanish and Portuguese — that a Nguyen-era Vietnamese explorer planted the royal flag in the Paracels in the 1850s.
International arbitration over territorial sovereignty can only proceed if both parties agree, analysts say, and China has shown no interest in that.

Fishermen preparing to go to sea from Danang. A Chinese oil rig towed into waters nearby provoked a tense maritime standoff in 2014 and set off anti-Chinese riots. 

Still, the frenzy of interest in Vietnam’s maritime history since about 2012 has produced a buzz in the state-run news media — and a few unexpected heroes.
One is Tran Thang, a Vietnamese-American mechanical engineer who lives in Connecticut. 
He said by telephone that he had donated 153 maps and atlases to the Danang government in 2012 after ordering them on eBay for about $30,000.
Among Vietnamese academics who study the government’s territorial claims in what it calls the East Vietnam Sea, Dr. Son is among the most prominent.
He was born in 1967 in Hue, about 50 miles northwest of Danang, and his father was killed in 1970 while fighting for South Vietnam. 
“I only remember the funeral,” he said.
He grew up poor, he said, but excelled at Hue University, where his history thesis explored Nguyen-era porcelain. 
He later directed Hue’s fine arts museum and led a successful bid to make its imperial citadel a Unesco World Heritage site.
As a student poking around dusty archives, Dr. Son said, he would photocopy maps that highlighted Vietnamese territorial claims in the South China Sea. 
So when top officials in Danang asked him in 2009 to pursue the same research on the government’s behalf, he said, he leapt at the chance.
“I’m always against the Chinese,” he said by way of explanation. 
Chinese scholars have been conducting rival research for years with support from Beijing, he added, and he sees his own work as payback.
Danang officials allowed Dr. Son to recruit a seven-member support team, he said, but did not fund his international travel. 
He said he paid for some of the research that he has conducted since 2013 across Europe and the United States, where he was a Fulbright scholar at Yale University, out of pocket.
Dr. Son, the deputy director at the Danang Institute for Socio-Economic Development, said he still held out hope that Vietnam would take China to court.
But he also said he was not holding his breath and had little say in the outcome.
“I’m not political,” he added. 
“I’m a scientist.”

mardi 28 mars 2017

Chinese Aggressions

China can deploy warplanes on artificial islands any time: Think tank
Reuters

Missile destroyer Changsha returns to a port in Sanya City, south China's Hainan Province, March 7, 2017, after a high sea drill that passed through the South China Sea.

China appears to have largely completed major construction of military infrastructure on artificial islands it has built in the South China Sea and can now deploy combat planes and other military hardware there at any time, a U.S. think tank said on Monday.
The Asia Maritime Transparency Initiative (AMTI), part of Washington's Center for Strategic and International Studies, said the work on Fiery Cross, Subi and Mischief Reefs in the Spratly Islands included naval, air, radar and defensive facilities.
The think tank cited satellite images taken this month, which its director, Greg Poling, said showed new radar antennas on Fiery Cross and Subi.
"So look for deployments in the near future," he said.
China has denied U.S. charges that it is militarizing the South China Sea, although last week Li Keqiang said defense equipment had been placed on islands in the disputed waterway to maintain "freedom of navigation."
AMTI said China's three air bases in the Spratlys and another on Woody Island in the Paracel chain further north would allow its military aircraft to operate over nearly the entire South China Sea, a key global trade route that Beijing claims most of.
Several neighboring states have competing claims in the sea, which is widely seen as a potential regional flashpoint.
The think tank said advanced surveillance and early-warning radar facilities at Fiery Cross, Subi, and Cuarteron Reefs, as well as Woody Island, and smaller facilities elsewhere gave it similar radar coverage.
It said China had installed HQ-9 surface-to-air missiles at Woody Island more than a year ago and had deployed anti-ship cruise missiles there on at least one occasion.
It had also constructed hardened shelters with retractable roofs for mobile missile launchers at Fiery Cross, Subi and Mischief and enough hangars at Fiery Cross for 24 combat aircraft and three larger planes, including bombers.
U.S. officials told Reuters last month that China had finished building almost two dozen structures on Subi, Mischief and Fiery Cross that appeared designed to house long-range surface-to-air missiles.
In his Senate confirmation hearing in January, new U.S. Secretary of State Rex Tillerson said China should be denied access to islands it had built up in the South China Sea.
He subsequently softened his language, saying that in the event of an unspecified "contingency," the United States and its allies "must be capable of limiting China's access to and use of" those islands to pose a threat.
In recent years, the United States has conducted a series of what it calls freedom-of-navigation operations in the South China Sea, raising tensions with Beijing.

dimanche 19 mars 2017

Paracel Islands

Hanoi presses for return of strategic archipelago central to regional security dispute 
By Michael Peel in Da Nang

The Paracel Islands are a potential flashpoint for confrontation that could pit Beijing against not just Hanoi but the new administration in Washington
Dang Cong Ngu ruled a South China Sea archipelago for Vietnam for five years — but never once set foot in the place. 
The now-retired 63-year-old governor of the disputed Paracel Islands (Hoàng Sa) was a king without a kingdom, railing from onshore exile against China’s capture of a strategic outpost central to the battle for Asia’s seas. 
 “We must fight to bring the territory back to the motherland,” a still-fiery Mr Dang declared in his old office, a poster proclaiming “The Paracels belong to Vietnam” in the background.
“All Vietnamese, regardless of ethnicity, living inside or outside the country, know that’s the right thing to do.” 
The elder statesman’s tough talk underscores why analysts see the islands and other China-Vietnam territorial disputes as potential flashpoints for confrontation that could pit Beijing against not just Hanoi but the new administration in Washington.
Vietnam fought a border war with China as recently as 1979 — and, like other Southeast Asian countries, it is waiting nervously to see how Donald Trump’s government deals with Beijing and its territorial ambitions.
Xi Jinping is set to meet Mr Trump in the US next month.
Jonathan London, a Vietnam specialist at the Netherlands’ Leiden University, said: “For Hanoi and the Vietnamese, Beijing’s claims and its efforts to enforce these through aggressive practices remain clear and present threats to national security and sovereign interests. The great unknown in all of this is how the Trump administration will manage its relations with Hanoi — and in the region more broadly.” 
Hanoi this week called for Beijing to stop running cruise ship trips to the Paracels, which are known as Hoàng Sa in Vietnamese.
Those tours are part of a broader effort by Beijing to press its territorial claims to more than 90 per cent of the South China Sea, by building military facilities and artificial islands around the region.  
The Paracels are a strategic way station south-east of China’s Hainan Island and its nuclear submarine fleet, in a wider seaway crucial to international trade.


Beijing has built harbours, helipads and an air base in the archipelago, according to a report published last month by the Center for Strategic and International Studies’ Asia Maritime Transparency Initiative.
China last year deployed anti-aircraft missiles in the Paracels and recently cleared still more land in preparation for possible further construction, according to satellite images, the latest of them released this week. 
Communist-ruled Hanoi has made its own military preparations by strengthening ties with a range of international powers, including its former enemy the US.
It has also increased security co-operation with Japan and India, which are both trying to curb Chinese expansion in the region. 
Another element of Hanoi’s response is to maintain the bureaucratic fiction of its rule over the Paracels, which South Vietnamese forces lost to China in a 1974 battle while they were sliding to civil war defeat.
The Paracel administration’s headquarters in the Vietnamese coastal town of Da Nang is filled with maps, photos and other historical documents ostensibly in support of its claim. 
Le Dinh Re, a former South Vietnamese naval officer, recalled rescuing troops defeated by the Chinese in 1974.
“I didn’t think China would still be there after 43 years,” said Mr Le, 73.
“I really hope that one day I can set foot in Hoang Sa.” 
The deployment of a Chinese oil rig in the area three years ago triggered anti-Beijing protests.
Mobs later ransacked or torched hundreds of Chinese-owned businesses in Vietnam’s industrial zones. 
Nowadays Vietnamese fisherman at a Da Nang boat repair yard complain that they are chased away from the Paracels by Chinese vessels.
Authorities say one large fishing boat was deliberately rammed: the plan is to put it in a new Da Nang museum devoted to the islands and Vietnam’s imagination of them. 
“Our fishing boats are wooden and their vessels are steel, so we have no solution to this,” lamented Nguyen Vu, 35.
“It’s our traditional fishing area, so we will never give it up.”
China has rejected both Vietnam’s Paracel sovereignty arguments and a wider ruling made by an international court in July against most of its South China Sea territorial claims.
Beijing argues that the US is the aggressor in Asia because of its warship deployments and military bases around the region.
China says it is committed to a long-planned code of conduct for countries in the region. 
Hanoi is now sensitively placed as the Southeast Asian capital most publicly at odds with China’s maritime ambitions, after Philippine president Rodrigo Duterte sought to repair his country’s relationship with Beijing.
Vietnam’s belligerence is necessarily tempered by China’s far greater firepower — and by longstanding trade, cultural and political links between the two countries.
But those caveats may yet be swept aside in this high-stakes and fast-evolving battle to rule the waves.
Former governor Mr Dang says the Paracels’ administration-in-exile will push ever harder to build diplomatic and legal pressure on China to hand the islands over.
“Ours is an extremely difficult and complex mission,” he said.
“We must use all means that we can to regain Vietnamese sovereignty over Hoang Sa.”

vendredi 17 mars 2017

Chinese Aggressions

China plans 1st structure on Scarborough Shoal 
By Christopher Bodeen

BEIJING — China plans to build the first permanent structure on a South China Sea shoal at the heart of a territorial dispute with the Philippines, in a move likely to renew concerns over Beijing’s robust assertions of its claims in the strategically crucial waterbody.
The top official in Sansha City that has administered China’s island claims since 2012 was quoted by the official Hainan Daily newspaper as saying that preparations were underway to build an environmental monitoring station on Scarborough Shoal off the northwestern Philippines.
The preparatory work on the stations and others on five other islands in the strategically vital waterway was among the government’s top priorities for 2017, Sansha Communist Party Secretary Xiao Jie was quoted as saying in an interview published in the paper’s Monday edition seen online Friday in Beijing. 
No other details were.
Beijing seized tiny, uninhabited Scarborough in 2012 after a tense standoff with Philippine vessels.
The other stations mentioned by Xiao would be situated on features in the Paracel island group (Hoàng Sa) that China has controlled since seizing parts of it away from Vietnam in 1974.
China’s construction and land reclamation work in the South China Sea have drawn strong criticism from the U.S. and others, who accuse Beijing of further militarizing the region and altering geography to bolster its claims. 
China says the seven man-made islands in the disputed Spratly group, which it has equipped with airstrips and military installations, are mainly for civilian purposes and to boost safety for fishing and maritime trade.
Prior to the announcement, South China Sea tensions had eased somewhat since Beijing erupted in fury last year after a Hague-based arbitration tribunal ruled on a case filed by the Philippines. 
The verdict invalidated China’s sweeping territorial claims and determining that China violated the rights of Filipinos to fish at Scarborough Shoal.
China has since allowed Filipino fishermen to return to the shoal following Rodrigo Duterte’s calls for closer ties between the countries, but it does not recognize the tribunal’s ruling as valid and insists it has historical claims to almost the entire South China Sea, through which an estimated $5 trillion in global trade passes each year.
Scarborough has no proper land mass and any structure on it would likely have to be built on stilts. The shoal forms a triangle-shaped lagoon of rocks and reefs running for 46 kilometers, with its highest point just 1.8 meters (about 6 feet) above water at high tide. 
It lies about 200 kilometers (120 miles) west of the main Philippine island of Luzon, and about 600 kilometers (370 miles) southeast of China.
U.S. diplomats have said privately that reclamation work on the shoal would be seen as crossing a red line because of its proximity to the main Philippine islands and the threat it could pose to U.S. and Filipino military assets.
During his Senate confirmation hearing for secretary of state, Rex Tillerson compared China’s island-building and military deployments to Russia’s 2014 annexation of Crimea, and suggested China’s access to the islands should not be allowed. 
The U.S. says China has reclaimed more than 1,295 hectares (3,200 acres) of land in the area.
The topic is likely to be high on the agenda when Tillerson visits Beijing for talks with top officials on Saturday and Sunday.
Meanwhile, Chinese Vice Premier Wang Yang was visiting the Philippines, just days after Duterte said Monday that he had told the military to assert Philippine ownership of a large ocean region off the country’s northeastern coast where Chinese survey ships were spotted last year, in a discovery that alarmed Philippine defense officials.
China, the Philippines, Vietnam, Malaysia and Brunei have long contested ownership of the South China Sea, which straddles one of the world’s busiest sea lanes and is believed to sit atop vast deposits of oil and gas.
Also this week, the commander in chief of China’s navy, Vice Adm. Shen Jinlong, noted improving relations in a meeting with his Vietnamese counterpart, Rear Adm. Pham Hoai Nam, in Beijing.
China and Vietnam have had long-running territorial disputes in the South China Sea. 
Tensions spiked in 2014 after China parked an oil rig near Vietnam’s central coast, sparking mass protests in Vietnam.
The two navies and their countries should “together play a positive role in maintaining peace and stability in the South China Sea,” Shen was quoted as saying by China’s defense ministry.

mercredi 15 mars 2017

Chinese aggressions

China begins new work on Paracel (Hoàng Sa) islands
By Greg Torode | HONG KONG

China has started fresh construction work in the disputed South China Sea, new satellite images show, a sign that Beijing is continuing to strengthen its military reach across the vital trade waterway.
Regional military attaches and experts believe the work shows China's determination to build up its network of reefs and islets, even if it is seeking to avoid a fresh confrontation with the new administration of U.S. President Donald Trump.
An image of North Island (Đảo Bắc) in the Paracels group taken on March 6 shows recent work including land clearing and possible preparation for a harbor to support what experts believe may be eventual military installations. 
Initial work was damaged in a typhoon last year.
The pictures, provided by private satellite firm Planet Labs, follow reports in January showing work undertaken on nearby Tree Island (Đảo Cây) and other features in the Paracels, which are also claimed by Vietnam.
Diplomats briefed on latest Western intelligence assessments say Beijing is pursuing efforts to dominate its maritime 'backyard', even if it tweaks the timing of moves to avoid being overtly provocative.
"The Paracels are going to be vital to any future Chinese attempt to dominate the South China Sea," said Carl Thayer, a South China Sea expert at Australia's Defence Force Academy.
"We can see they are committed to militarization, whatever the official rhetoric tells us, even if they are going to do it bit by bit."

UNCERTAINTIES OVER TRUMP

Combination of satellite photos shows Chinese-controlled North Island, part of the Paracel Islands group in the South China Sea, on February 15, 2017 (top) and on March 6, 2017. 

The more widely disputed Spratlys archipelago to the south are higher profile but the Paracels are key to China’s presence in the South China Sea,
China has in recent years temporarily based surface-to-air missile launchers and crack jet fighters at long established bases on Woody Island (Đảo Phú Lâm) on the Paracels, helping protect its nuclear submarine facilities on Hainan Island.
North Island (Đảo Bắc) is part of an arc of reefs that are expected to form a protective screen for Woody, which includes civilian facilities and a listening post.
Zhang Baohui, a mainland security expert at Hong Kong's Lingnan University, said he believed China was pursuing long-held goals of strengthening its facilities in the Paracels, and had calculated the Trump administration would not react given other pressing priorities.
"There’s also uncertainty with this young Trump administration, but this is very important work to the Chinese… the Paracels are vital to defending Hainan, which is in turn important to China’s nuclear deterrent," he said.
"The calculation here is that it is really only Vietnam that will be rattled by this."
The Vietnamese Foreign Ministry did not immediately respond to requests for comment.
China's Defence Ministry said it was "not familiar" with any work at North Island (Đảo Bắc).
"What needs to be stressed is that the Paracel Islands are China’s inherent territory," it said.
China fully occupied the Paracels in 1974 after forcing the navy of the-then South Vietnam off its holdings.
News of fresh Chinese activity comes as Rex Tillerson prepares for his first visit to the region as U.S. Secretary of State later this week. 
Tillerson sparked alarm in Beijing when he said in January China should not be allowed access to islands it has built in the South China Sea.
A U.S. official, speaking on the condition of anonymity, was unable to confirm new construction work on North Island but said it would not be surprising.
"It would be in line with what they have been doing, why else would they clearing land on the islands but for militarization," the official said. 
"There is no other reason to have a presence there."
Diplomatic sources in Beijing say China is not looking for confrontation with the United States over the South China Sea, pointing to China’s low-key reaction to last month’s patrol of a U.S. aircraft carrier strike group in the waters there.
China has recently sought to portray itself as being conciliatory over the disputed waterway, saying it and Southeast Asian nations are committed to a peaceful resolution.

mercredi 8 mars 2017

Chinese Aggressions

China to Step Up Observations, Tourism in South China Sea
By Ralph Jennings

China's Liaoning aircraft carrier with accompanying fleet conducts a drill in an area of South China Sea, in this undated photo taken December 2016.

China is expanding its presence in the South China Sea with plans to build an underwater observation system and to send tourists to the disputed areas.
Chinese media say the government is planning to build an underwater observation system to provide real-time information on many different seabed conditions. 
The Chinese government newspaper, Global Times, says it will study the physical and chemical qualities of the sea.
Experts say the effort will help China to better explore the area for valuable resources such as oil and natural gas. 
Each year, five trillion dollars worth of trade passes through the South China Sea. China claims territorial rights to most of the sea.

China expands control of the area

Some observers say the observation equipment is another way for China to strengthen its claims to the area. 
The Philippines, Vietnam, Brunei and Malaysia hold competing claims in the South China Sea.
Satellite images suggest that China has added military weapons to some of the islands.
Chinese dredging vessels are purportedly seen in the waters around Mischief Reef in the disputed Spratly Islands in the South China Sea, May 21, 2015.

The Global Times reports that the Chinese Academy of Sciences’ Institute of Acoustics and Shanghai’s Tongji University together will build the observation system. 
An Academy official reportedly said that the undersea project would also cover areas in the East China Sea.
Both China and Japan claim the Senkaku islands in the East China Sea.
Experts say they think the system will include an underwater platform with a series of wires linked back to China. 
They say it could collect information for undersea mineral gathering or oil drilling, but also for military purposes.
Euan Graham is an East and South China seas security expert with Australia’s Lowy Institute for International Policy in Sydney. 
He said it is very likely that scientific findings will be passed to China’s military.
“It’s possible all of those things can inter-operate in the rather gray space between oceanography and military science.”
In this Dec. 7, 2016, photo, Chinese Navy officials stand in front of the ship Daqing, in San Diego.
Tourism in disputed waters

Meanwhile, Chinese media reported a new passenger ship began its first trip to the disputed Paracel Islands (Hoàng Sa) in the South China Sea.
Xinhua news agency reported the Chinese ship left Thursday from Sanya, in the southern province of Hainan. 
It was carrying 308 passengers on a four-day trip. 
Tourists would be visiting three islands in the disputed Paracels, Xinhua added.
According to the South China Morning Post, officials are also planning to launch tourist flights to the Paracel Islands. 
The officials are currently seeking approval from government ministries and the military for the flights, the newspaper reported.

mardi 7 mars 2017

China Bans Vietnam from Fishing in Vietnamese South China Sea

The government of Vietnam has condemned China for imposing a fishing ban over its territory in the Paracel Islands, a South China Sea archipelago that China illegally claims as its own.
by FRANCES MARTEL

The Chinese Ministry of Agriculture announced a ban last week on fishing in multiple regions of the South China Sea, including the Gulf of Tonkin and the waters of Vietnam’s Paracel Islands. 
Between May 1 and August 16, the Chinese Coast Guard will prevent Vietnamese fishermen from exploiting the resources within Chinese sovereign territory.
The Vietnamese Foreign Ministry has condemned the move as a serious violation of the nation’s sovereignty. 
“Vietnam resolutely opposes and rejects the regulation issued by China,” Foreign Ministry spokesman Le Hai Binh said last week
According to the English-language regional outlet Vietnam Net, Binh added that Vietnam “has sufficient legal ground and historical evidence affirming its sovereignty over Hoàng Sa (Paracel) archipelago as well as legitimate rights over its waters in line with the 1982 United Nations Convention on the Law of the Sea (UNCLOS).”
This week, Hanoi announced it would send surveillance ships to the affected area to protect its fishermen, who have come under attack by Chinese Coast Guard ships in the past.
The Chinese government claims most of the South China Sea, including the sovereign waters of Vietnam, the Philippines, Brunei, Malaysia, and Indonesia. 
The South China Sea is among the world’s most highly-trafficked trade routes and a natural resource believed to hold as many as 11 billion barrels of oil. 
Most recently, satellite images revealed that China was preparing military bases to install long-range missiles in South China Sea’s international waters.
The Permanent Court of Arbitration at the Hague ruled last year that China’s claims were invalid and its activities in the disputed territories illegal. 
The Chinese government vowed to disregard the ruling, deeming it the result of a conspiracy between Japan (which is not a claimant in the South China Sea) and the United States. 
Since then, China has continued to construct artificial islands and install military assets in Vietnamese and Philippine waters in the region.
China has used force against Vietnam more than any other South China Sea rival. 
In 2014, Chinese ships sunk a Vietnamese fishing vessel in Vietnamese waters, claiming the fishermen had “forcefully intruded into the area of a Chinese company’s oil rig and capsized” rather than being sunk. 
A year later, A Chinese ship rammed itself into another Vietnamese ship until it sank, leaving the entire crew floating on lifeboats in the middle of the South China Sea until Vietnamese rescue teams saved them. 
At the time, regional Fisheries Association head Phan Huy Hoang claimed at least twenty similar incidents in which Chinese ships attacked Vietnamese counterparts in Vietnamese waters.
In an attempt to repair increasingly tense relations between the fellow Communist countries, Vietnamese Communist Party chief Nguyen Phu Trong visited Beijing in March 2016, meeting with Xi Jinping
The meeting did not result in a statement on the South China Sea, with Xi instead stating, “China and Vietnam share a common destiny, so do the Communist Party of China and the Communist Party of Vietnam.” 
The meeting triggered widespread protests against Chinese belligerence in the South China Sea among Vietnamese citizens in Hanoi.
A month after that meeting, Vietnamese Coast Guard officials seized a Chinese ship in the Vietnamese waters of the Gulf of Tonkin, where China imposed its fishing ban this week.
China’s latest aggression has triggered reactions from other countries in the region. 
Taiwan — which China considers a breakaway province, not a sovereign nation — announced this week that it would increase the number of South China Sea navy patrols in its schedule, in part to protect civilian Taiwanese activities in the region. 
Voice of America notes that Taipei has sent a 1,000-ton coast guard frigate to the region to protect fishing operations in the region.
The United States has also announced it would increase the number of “freedom of navigation” operations in the region to protect its allies. 
The U.S. Navy has already begun “routine operations” in the international waters of the sea, which China claims exclusively as its own. 

dimanche 12 février 2017

Chinese Aggressions

China beefing up military on Paracel Islands in the South China Sea
By Kristin Huang

This photo taken on May 5, 2016 shows crew members of China's South Sea Fleet taking part in a drill in the Paracel Islands in the South China Sea.

Satellite images suggest China has upgraded its military ­infrastructure in the disputed ­Paracel Islands (Hoàng Sa) in the South China Sea.
The Asia Maritime Transparency Initiative at the Centre for Strategic and International Studies in Washington said on Wednesday that China now ­occupied 20 outposts in the ­Paracels, and that there had been an extensive military build-up on eight islands.
"Three of these now have ­protected harbors capable of hosting large numbers of naval and civilian vessels. Four others boast smaller harbors, with a fifth under construction at Drummond Island (đảo Duy Mộng)," the group said on its website.
"Five of the islands contain helipads, with Duncan Island (đảo Quang Hoà) housing a full helicopter base. And the largest of the Paracels, Woody Island (đảo Phú Lâm), sports an airstrip, hangars and a [detachment] of HQ-9 surface-to-air missile batteries."
The group said further expansion could help Beijing consolidate its presence and project its power in the region.
"Not all of China's outposts in the Paracels currently house significant infrastructure, and many contain no more than one or two buildings … but the presence of small buildings and construction materials suggests China may be preparing to expand those features," the group said.
"This is part of China's broader efforts to consolidate its grip on adjacent waters and disputed islands," said Richard Heydarian, a political science professor at De La Salle University in Manila.
China has repeatedly promised it would not militarise its man-made islands in the South China Sea.
The think tank claimed in ­December that Beijing had placed weaponry on seven of the artificial islands it had built in the region.
At that time, China replied: "The necessary military facilities are mainly for self defense. When someone is flexing muscles at your doorstep, wouldn't you ­prepare a slingshot?"
China's strengthening of its armed forces and increasingly ­assertive claims to most of the South China Sea have created ­unease among its neighbors and the United States.
Chinese analysts say U.S. President Donald Trump's aggressive stance towards China is one of the things triggering its actions.
"That's how China reacts to the outside world. If Trump did not make irresponsible anti-China remarks, the militarization of artificial islands in South China Sea would be delayed," Zhou Chenming, from the think tank Knowfar Institute for Strategic and Defence Studies, said.
"The situation now is particularly tense," ­Kerry Brown, professor of Chinese Studies and director of the Lau China Institute at King's College in London, said.
"The bottom line is that China believes this area is its own backyard for it to do as it pleases, and the US and others fundamentally disagree," Brown said.
"It is hard to see an easy way of bridging the divide between these two positions."